marbre en verre ?

  • Auteur de la discussion cr3m
  • Date de début
C

cr3m

Apprenti
Bonjour

Je me pose une question. Sur ce forum, j'ai vu a plusieurs reprises des intervenants parler d'utiliser une plaque de verre comme marbre. Mais un autre intervenant a également émis l'idée inverse.

JKL a dit:
A mon avis plusieurs intervenants qui ont parlé de çi de là d'utiliser une vitre comme référence de planéité, n'ont pas été voir comment sont faites les VITRES. A la rigueur de la GLACE doit avoir déjà une meilleure planéité mais surement pas celle d'un marbre.

Du coup, je me demande quelle précision on peut attendre d'une vitre ? J'ai cherché sur internet mais sans trouver de réponse. Tout ce que j'ai appris c'est que le verre est refroidi sur un bain d'étain liquide.

Si quelqu'un a des éléments de réponse, je lui serai gré de nous en faire part.
 
S

SULREN

Compagnon
Bonjour,
Depuis l’invention du procédé Float Glass par l’Anglais Pilkington en 1952, la fabrication du verre à glace a fortement pu augmenter en volume de production et baisser en prix.
C’est cela qui a permis l’apparition des grandes baies vitrées très communes de nos jours.
Le verre fondu, dans un four qui peut en contenir 2000 tonnes, finit son parcours sur un bain d’étain liquide dont la surface est un excellent plan de référence. La feuille de verre après refroidissement est très plane et n’a pas besoin de polissage.
(J'ai travaillé un temps comme fournisseur de St Gobain verre plat)

Il y a une dizaine d’années j'ai fait des essais d’utilisation de verre à glace comme marbre, mais qui m’ont un peu déçu et qui m’ont fait renoncer à l’idée.
J’avais pris la glace d’une table basse de salon dont un angle avait été cassé. Elle faisait 600 x600 environ et avait une épaisseur qui devait faire 8 à 10 mm.
Pour éviter la flexion du verre je l’avais posée sur une dalle de placo-plâtre qui constitue une surface extrêmement plane et bien rigide.
J’ai posé la base magnétique d’un support de comparateur au milieu de la glace et le toucheau du comparateur touchait le verre à environ 15 cm de la base.
En faisant tourner la base sur elle-même j’observais les variations du comparateur. Cela faisait, de mémoire quelques 1/100 en + ou en – pendant un tour complet. Pas top !

Avec une dalle de médium de 20mm on obtient à peu près les mêmes écarts. Je me sers souvent des dalles de médium comme surface de référence quand je veux une grande surface de référence et que je n’ai pas besoin d’une grande précision. De plus on peux facilement fixer des objets sur une dalle de médium.
 
C

cr3m

Apprenti
Merci de vos réponses. La question était plutôt théorique, pour ma culture personnelle si vous voulez. Mais l'idée des marbriers est bonne et je la retiens, si le besoin s'en fait sentir.
 
P

phil916

Compagnon
il n'y a pas de surface plate quelconque qui puisse être utilisée tel quel comme marbre de précision (lire "qui ai naturellement quelques centièmes maxi d'écart de planéité")
Certaine ont une surface acceptable (verre epais) mais loin d'un marbre de controle.

Par contre le verre peux être poli tout comme le marbre/granit pour au final après quelques longues heures avoir un marbre de contrôle...(méthode des 3 marbres)
Regardez la technique de polissage des miroir de télescope c'est le même principe et le même dur labeur.
 
J

JKL

Compagnon
C'est vrai mais il y a un point qu'il ne faut absolument pas négliger c'est que l'épaisseur de n'importe quelle glace ou miroir est totalement insuffisante pour jouer correctement ce rôle car rien que sous son propre poids selon comment il est posé et sur quoi, il va fléchir et à fortiori si on pose une pièce lourde dessus. Donc il faudrait commencer par "l'épaissir" mais avec quoi et comment.
Non pour ces raisons le verre n'est absolument pas indiqué. Si on veut faire un "truc par soi-même" il n'y a qu'une solution AMHA c'est d'aller chez un marbrier et lui demander 3 pièces de granit à petits grains très serrés et avec du corindon les frotter les uns contre les autres façon façonnage d'un étalon de planéité ou bien on s'achète une règle à fil et on controle un morceau de granit ayant la même provenance et on gomme les bosses avec un morceau de meule et de l'eau.
Maintenant je me demande pourquoi certains auraient besoin d'un marbre de haute qualité. Pour 99% de nos réalisations le plateau en fonte d'une perceuse à colonne ou d'une fraiseuse suffit largement. En mécanique traditionnelle un marbre sert pour faire du traçage avec un trusquin et j'espère que vous n'espérez pas faire du traçage au 1/100ème de mm et quand bien même que vous y parviendriez le coup de pointeau ne sera pas avec cette précision.
 
A

astroperenoel

Ouvrier
Bonjour.
Je déterre ce topique car j'ai une petite idée derrière la tête concernant la fabrication d'un banc plan de contrôle en verre épais.
Je suis astronome amateur et je taille des miroirs de télescope.
J'ai eu un jour une idée semblable: vue que les marbres sont chères, pourquoi ne pas faire une surface plane de qualité optique?
J'ai déjà réalisé des miroirs avec une précision de surface sous les 20 nanomètres!
Oui, vous avez bien lu: 20nanos, car en fait on essaie de donner aux miroirs une forme concave parabolique (un peu plus déformé que la sphère) pour permettre de focaliser les images au foyer quand on regarde à l'infini, et il faut une précision redoutable :shock:
Donc, on peut transposer cette méthode d'hyper-finition pour faire un banc de contrôle assez épais pour ne pas fléchir (il faut aussi faire un support un peu spécial) sachant que le verre se raye, il faudrait un protocole métrologique soigné...
Vous en pensez quoi ?
 
A

Arpette

Ouvrier
Personnellement je reste fidele au marbre en fonte pour les opérations de traçage. Je peux ainsi utiliser des aimants pour maintenir mes petites pièces, les tôles pour les calibres, mes règles et équerres lorsque je fais du traçage aux cales étalons, … :lol:
Le marbre granite ou verre ne serait utile pour moi que pour des opérations de contrôle et en encore. J’ai du mal à me mettre à la modernité lorsqu’elle ne m’apporte rien de plus que la méthode ancienne. L'usage du verre, doit imposer des conditions de travail très particulièrre : qui dit poussière dit rayures, petit choc il faudra contacter Sébastien de chez Car....s. :lol:
Dan
 
P

phil916

Compagnon
Bonjour,

regarde le fournisseur rotagrip en Angleterre et ses tarifs indiqués dans ce sujet...
à même pas 50 euros livré pour un 225X300 à mieux que 1/100ième est-ce que ça vaut encore le coup de se le faire ?
Par contre ta méthode de polissage du verre m'intéresse pour rattraper un marbre granit usé ? tu peux l'expliquer pour le profane que je suis :wink:

Phil
 
S

SULREN

Compagnon
Bonjour,
Astroperenoel a dit:
Oui, vous avez bien lu: 20nanos, car en fait on essaie de donner aux miroirs une forme concave parabolique (un peu plus déformé que la sphère) pour permettre de focaliser les images au foyer quand on regarde à l'infini, et il faut une précision redoutable Shocked
En frottant deux surfaces l'une sur l'autre en présence d'un abrasif on obtient deux surfaces sphériques "parfaites".
En frottant 3 surfaces l'une sur l'autre alternativement en présence d'un abrasif on obtient trois plans "parfaits".

Mais pour les télescope type newton il faut une surface parabolique. On est donc obligé de déformer la sphère "parfaite" pour en faire une parabole et là on entre dans la "bidouille" de déformation du profil. Non?
 
A

astroperenoel

Ouvrier
Bien sûr Arpette, mais là c'est aussi l'idée de "faire le truc soi-même", ce qui n'a pas de prix :wink:

Phil: tu dois d'abord te procurer des abrasifs de différents grains, selon la profondeur du défaut de ton marbre.
Si c'est un gros éclat dans la zone de mesure (essentiellement le centre) il faut commencer par du gros grain: carborundum 60, et tu étages un choix d'abrasifs type: 60 ou 80/120/240/400/600 (attention ce n'est pas la même granulométrie que l'émeri).
Il te faudra faire un outil d'abrasif: en astro on coule un cylindre épais (plusieurs cm) de staturoc (de la taille du marbre ou approchant), un plâtre assez solide) sur lequel on colle à l'araldite de petits carreaux de céramique (type carrelage) épais de 1cm max en damier avec 1cm d'écart entre chaque.
Tu saupoudres de l'abrasif sur le marbre, ajoutes un peu d'eau et tu frottes avec l'outil dessus.
D'abord avec des courses droite, (tu fais des ↓↑), tu tournes ton outil de 30° tous les 5 aller-retour, et tu continues jusqu'à ce qu'il ne reste plus d'abrasif ou que celui-ci soit "noyé" dans un jus qui n'abrase pas.
Là il faut comprendre que si tu ne tourne pas toi aussi autour de ton poste de travail c'est la même zone qui va s'éroder, il faut donc tourner de 20° par exemple (peu importe le sens, il faut éviter de faire correspondre les 30° de rotation d'outil avec tes 30° de rotation autour du poste, on tourne souvent en sens contraire pour éviter ça) puis de temps en temps tu fais des courses en décrivant le symbole infini 10 fois, ça suffit.
Tu retournes le tout tout les 1/4 d'heure où tu poussera le marbre sur l'outil avec les mêmes courses.
Tu fait ça 1h par taille de grain, jusqu'à arriver au 600.
Après il faut polir.
Il faut acheter de la poudre de polissage, le cérium fonctionne très bien sur le verre, tu vas t'en procurer avec de la poix (résine d'arbre avec térébenthine).
Tu enduits un nouvel outil en saturoc de poix sur 5mm d'épaisseur que tu liquéfieras dans une casserole (attention, il ne faut pas porter à ébullition!), tu tailleras au fer à souder des lignes // et perpendiculaires espacées de quelques cm (gorges d'évacuation du cérium), tu places le marbre et ce nouvel outil dans de l'eau très chaude, tu sorts le tout, pose le marbre, mets du cérium avec un peu d'eau et tu vas presser l'outil dessus (avec du poids), une fois que tous les carreaux de poix touchent, tu vas exécuter de lentes et douces courses droites pendant de longues heures, et quelques courses infini, tu travaille 1h outil dessus, 1h marbre dessus.
Au bout d'une longue période tu auras un marbres plan sous le micron, la surface centrale sera absolu, le bord un peu moins :wink:

Récap des matériaux:
-post de travail propre non contaminé par des particules
-sac de staturoc (2kg suffiront)
-abrasif de différente taille de 60 à 600 par exemple
-de la poix (1kg ou moins)
-du cérium (petit pot de 200g)
-une bassine qu'il faut nettoyer impec à chaque changement de grain
-une bassine ultra propre pour le polissage (attention il faut polir dans un environnement absolument sans poussière abrasive, en extérieur par exemple , mais la poix doit travailler à 24°c)
Si une étape n'est pas clair, n'hésites pas :lol:

Sulren: oui souvent on retouche des défauts pour avoir une parabole et ces retouches sont souvent délicates.
Le miroir est globalement bon, mais y a toujours une zone qui merde, soit le bord soit le centre: on se concerte alors, on lit les ouvrages spécialisés, on se lance dans les retouches, on contrôle par diffraction et on sabre le champagne :lol:
 
P

phil916

Compagnon
Grand merci pour cette explication plus que détaillée et le travail à fournir est impressionnant :eek:
ça me semble comme le grattage dans son coté "Sisyphe" (ce qui semble un éternel recommencement) :lol:

Phil
 
S

SULREN

Compagnon
Re
Merci pour les infos Astroperenoel, même si j'ai fait un peu d'astronomie dans le passé et que j'ai pas mal de bouquins sur l'instrumentation dans ce domaine, comme le Guide de l'Astronome Amateur, etc.

A ce propos j'aimerais bénéficier de tes connaissances. J'avais acheté à l'époque un kit de polissage de miroirs et maintenant je me sers de ces abrasifs dans mes bricolages de mécanique.

Je n'ai plus la correspondances entre le marquage des abrasifs et la taille des grains. Peux tu me la donner STP. D'avance merci.
J'ai du : 80, 120 ,180. Là je pense que cela correspond à ce qu'on trouve habituellement pour les feuilles abrasives. Correct?

Ensuite j'ai du: 304, du W1, du W2 et du W3. Cela doit correspondre à un code du fabricant (peut-être allemand).
Comment ces abrasifs se classent ils les uns par rapport aux autres?

Enfin j'ai l'oxyde, qui doit être le plus fin je suppose. Correct?
J'ai aussi quelques Kg de poix. Je m'en sers pour coller sur le tour des petites pièces que je veux usiner par outil de coupe ou par abrasion. Je refais ainsi par exemple la surface de la coupelle en verre (crapaudine) des moulins de noël quand elle est marquée par le pivot du moulin.
Merci.

Les amateurs d'astronomie ont l'avantage par rapport aux amateurs micro-mécanique de pouvoir faire des contrôles inférieurs au micron avec "la b... et le couteau" si j'ose dire.
Il s'agit de la méthode de Foucault qui avec une planchette, une lame de rasoir, une loubarde permet par franges d'interférences de visualiser des défauts de surface inférieurs au micron. Bien sûr il faut savoir interpréter les franges.
En mécanique il existe bien le microscope interférentiel aussi, mais il sert plus à examiner des états de surface qu'à faire des corrections sur une pièce usinée. De plus il n'est pas à la portée de l'amateur moyen.
 
A

astroperenoel

Ouvrier
A ce propos j'aimerais bénéficier de tes connaissances. J'avais acheté à l'époque un kit de polissage de miroirs et maintenant je me sers de ces abrasifs dans mes bricolages de mécanique.


T'as bien raison, faut pas se faire c***, autant que les grains servent :lol:


Je n'ai plus la correspondances entre le marquage des abrasifs et la taille des grains. Peux tu me la donner STP. D'avance merci.
J'ai du : 80, 120 ,180. Là je pense que cela correspond à ce qu'on trouve habituellement pour les feuilles abrasives. Correct?


Oui, les premiers grains sont logiquement les ordres de grosseur, plus le chiffre est grand, plus le grains est fin, je crois qu'il y a une différence entre les marques, certains utilisent la taille du grain moyen, d'autre, le temps en seconde que met le grain à tomber au fond d'un bocal d'eau par gravité

Ensuite j'ai du: 304, du W1, du W2 et du W3. Cela doit correspondre à un code du fabricant (peut-être allemand).
Comment ces abrasifs se classent ils les uns par rapport aux autres?


Le 304 doit suivre la logique des autres grains.
Les Wx je n'en ai jamais utilisé, le 600 fonctionnant très bien pour finaliser l'ébauche des miroirs, on n'utilise pas les grains fin en W, je ne sais pas non plus si le grain est croissant avec le chiffre ou inversement, comme pour le carbo...
Le W est un grain de douci, une fois que la concavité est atteinte, ou que ici en ce qui nous concerne, le défaut de rayure est complètement gommé.

Enfin j'ai l'oxyde, qui doit être le plus fin je suppose. Correct?

Ouaip, y a pas plus fin!
-oxyde de cérium: rose/orange
-srs, opaline, oxicon et autre: couleur blanc crème.

C'est vrai que le contrôle au foucault ne peut pas se transposer à la méca, c'est d'ailleurs dommage, ça aurait fait un super instrument métrologique, on peut cependant essayer de faire du fiseau avec des miroirs plan étalon, mais ça fait un peu lourd surtout que le mécano n'a pas une formation d'opticien, pourtant, c'est pas archi dur à faire...


De rien phil916.
La taille de miroirs est une école de patience, j'en ai réalisé 4 en 5 ans en en faisant environs 2h par semaine.

[Edité par Phil916, le rouge est réservé à l'administration]
 
S

SULREN

Compagnon
Merci pour tes infos Astroperenoel.

Je vais essayer de retrouver dans des bouquins anciens ou des pub anciennes des fabricants de kits de polissage la signification de ces Wx sur les abrasifs. L'oxyde que j'ai est blanc crème.
Je poserai aussi la question sur le forum Webastro, qui sait.

"L'astronomie est l'école de la patience et de la persévérance".
 
S

SULREN

Compagnon
Bonsoir Jean-Yves,

Merci pour ton aide mais il ne s'agit pas de cela, malgré la similitude des codifications.
Dans mon cas W1, W2, W3, désignent des poudres abrasives très fines, livrées en sachets (il y a bien 25 ans) et qui étaient toutes destinées aux phases finales du polissage des miroirs de télescopes, juste avant de passer l'oxyde.

Je n'ai pas de microscope, mais juste une binoculaire et ce n'est pas suffisant pour classer la granulométrie de ces poudres.
 
A

astroperenoel

Ouvrier
Effectivement les références Wx auxquelles ont fait référence sont des poudres abrasives non des brosses à polir.
Mais ce serait rigolo que les chiffres correspondent à la dureté du grain et à la dureté de ces polissoirs :wink:

Au fait j'ai ma réponse: le grain du W1 est plus grossier que le W2, etc.
Le chiffre indique plutôt l'ordre d'utilisation donc. :-D
 
S

SULREN

Compagnon
Bonjour,
Merci pour vos infos. Maintenant c'est très clair.

Le lien donné par Jean Yves, outre d’être très instructif, apporte la réponse complète à ma question:

Les émeris :
cor 120, cor 180, W1, W2, W3, BM 303 1/2, BM 304
ou : émeri 1 mn, 2 mn, 5 mn, 10 mn, 20 mn, 40 mn, 60 mn


Finalement le 304 est le plus fin de ce que je possède, de dernier avant l’oxyde

J’aurais pu comparer ces poudres par le temps de décantation, mais quelle manip !
Merci.
 
J

JeanYves

Compagnon
Bonsoir ,

Cela dit , je ne pense que le verre , et il existe plusieurs qualités de verre , n'est pas vraiment adapté pour faire un marbre de mecanique .

Je pense qu'il doit etre possible de se procurer une dalle de granit , à un petit prix , aupres d'un marbrier .
Resterai à verifier la planeite et eventuellement la retoucher !!??
 
A

astroperenoel

Ouvrier
Bien sûr un verre ordinaire sodo-calcique ne convient pas du tout, il faut prendre un borosilicate type Pyrex, Suprax, Supremax 33 (un nouveau venu de chez Schott) ou mieux du quartz ou mieux encore une céramique type Zerodur, mais ça ne se trouve pas n'importe où!
On peut trouver sur le net des plans en quartz ou en zerodur pour 100€ port compris mais de diamètre inférieur à 100mm, ce qui est peu mais suffisant pour un support de contrôle de comparateur pas exemple.
Ces plans le sont à 50 nanomètres :lol: ça pourra aller je crois :wink:
 
J

JeanYves

Compagnon
Bonjour ,

" suffisant pour un support de contrôle de comparateur pas exemple. "
Pour un comparateur qui sera vraisemblablement au 1/100 e !!!.........
en dessous il faut d'autres conditions pour maitriser les mesures !!
 
C

cantause

Compagnon
Bonjour,

L'utilisation du verre comme surface de référence m'a fait me poser quelques questions...

Vous ne pensez pas qu'un des problèmes majeurs pour réaliser un marbre en cette matière est la faible épaisseur des plaques courantes? Je parle de la réalisation d'un marbre de taille correcte pour la mécanique évidement.
Je crois que la précision d'un marbre tient, de manière liée, autant dans la qualité de sa planéité (de son grade) que de son aptitude à fléchir peu lors des mesures. Il me semble avoir lu qu'une des raisons pour lesquels les marbres de précision de grande taille, (hormis qu'ils soient difficilement transportables) étaient rectifiés sur site tenait dans l'importance de le faire sur leurs appuis, in-situ.
Vus que les modules de Young du granite (60GPa) et du verre (69Gpa) sont similaires, il nous faudrait également des plaques de verre d'épaisseur comparable pour assurer la meme rigidité.
Cela mériterait de s'attarder à quelques calculs de déformation, pour voir dans quels conditions un marbre en verre de faible épaisseur (1 our 2 cm) de "superprécision" resterait fiable...

@ astroperenoel:
Impressionnant comme degré de précision!
Je me demandais, dans quelles mesures le fait d'utiliser un solide amorphe, influençait la dérive de la géométrie des éléments d'optiques, est-ce une caractéristique perceptible à votre niveau? ou à celui de grands téléscopes?
Qu'en est-il de la perte de transparence des lentilles? a-t-elle une influence en astronomie?

Merci

François
 
A

astroperenoel

Ouvrier
Attention à ne pas confondre miroir et lentille.
Nous ne faisons pas de lentille au niveau amateur bien que cela puisse se faire car les objectifs quels qu'ils soient à quelques exceptions près ont tous des surfaces sphériques.
Les miroirs fonctionnent par réflexion des rayons en un point focal une fois la métallisation sous vide faite, et eux sont paraboliques car la sphère ne suffit pas pour concentrer tous les rayons en un point quand l'objet est observé "à l'infini".
Pour les lentilles, chaque type de "verre" a un indice de réfraction et il faut composer avec des indice différents en des rayons de courbure différents pour qu'un objectif focalise la lumière en un point (ce qui n'est jamais le cas pour toutes les longueurs d'onde, mais on s'en approche superbement).
La perte est proche de <1%, d'autant plus que la grande pureté des verres (qui ne sont pas tous amorphes, certains objectifs utilisent des cristaux tel que la fluorite) et les traitement de surface anti-reflet sont extraordinairement peu absorbants, on perd parfois 1/1000è par surface, guère plus.
Concernant la dilatation du verre, elle est connue et on fait en sorte de sortir son télescope 1h avant d'observer pour que tout se mette en température, le fait que le miroir soit fait dans un matériau qui ne se dilate pas (comme les céramiques tel que le Zerodur, ou un miroir en silice pure type quartz) ou pas assez pour déformer le front d'onde (l'image reste exploitable).
Les télescopes pro sont sur le même principe de temps de mise en température et ont en plus des actuateurs (pistons rapides) savamment disséminés sous le ou les miroirs pour contrebalancer une déformation locale pénalisante.
Et puis les grands télescopes ne font presque jamais d'image visuelles, ils sont surtout employés pour faire des spectres ou des mesures avec des capteurs ccd ou des fibres optiques...
Si on veut réaliser un banc de contrôle en verre, on veillera à bien proportionner l'épaisseur et à poser ce bloc sur un support stable et définitif, c'est certain, mais l'idée de tester ça me titille :wink:
 
C

cantause

Compagnon
Bonsoir, merci pour la réponse, mais je crois qu'on ne s'est pas bien compri :)

Je me demandais si la lente cristalisation des verres à température ambiante, et les variations volumiques locales inhérentes à ce processus, avaient une influence constatable sur:

-Les caractéristiques géométriques des instruments d'optique (miroirs et lentilles)
-La transparence des lentilles.

Ou si c'était encore trop négligeable que pour être pri en compte, comme vous n'en avez pas parlé, je suppose que c'est le cas?

astroperenoel a dit:
La perte est proche de <1%, d'autant plus que la grande pureté des verres (qui ne sont pas tous amorphes, certains objectifs utilisent des cristaux tel que la fluorite)

Là je ne suis pas sur de comprendre, par définition un verre est amorphe, je suppose que vous voulez dire qu'on utilise aussi des matériaux cristallins en optique?

L'idée du marbre en verre est intéressante, rien que pour le coté "technique de fabrication". Je suppose qu'on en voit pas dans le commerce car pour le type de mesure effectuée au marbre de telles classes de précisions ne sont pas nécessaires. On arrive tout de même à "grater" des marbres en granite de 1mx1m avec une tolérance de 300nm, on se rapproche du verre. Le granite étant facile à se procurer en grosse épaisseur doit sérieusement faire pencher la balance...
Je me demande quelle est la précision maximale de la méthode utilisée pour mesurer la planéité des marbres en granite, quelqu'un aurait une idée?
 
J

JeanYves

Compagnon
Bonjour ,

"Je me demande quelle est la précision maximale de la méthode utilisée pour mesurer la planéité des marbres en granite, quelqu'un aurait une idée?"

Il y a plusieurs classes de précision des marbres , cela doit pouvoir se trouver en recherchant la norme qui les concerne .
Sinon le moyen le plus courant est le niveau à vis micrometrique , qui permet d'etablir une cartographie du marbre ; sinon c'est par interferometrie laser .
 
A

astroperenoel

Ouvrier
Oui, j'ai dû mal comprendre Cantause :oops:
Une analogie pour comprendre ta question concerne les vitraux médiévaux des cathédrales.
Il se répand une rumeur étonnante dont je ne sais si elle a un fond de vérité concernant les vitraux qui ont plusieurs siècles.
On dit que le verre "coule" tout autour des liaisons en plomb qui les composent.
Donc si le verre coule de 1cm en 1siècle, alors un miroir optique se déformera de 1cm en 1 siècle aussi:
v=dx/dt donc le miroir devrait se déformer de 3 Angström par seconde!
La parabole serait perdue en quelques minutes, ce qui n'est heureusement pas le cas. :lol:
Donc le verre de "coule" pas, ce n'est certes pas un solide cristallin, mais ce n'est pas un liquide, s'il n'y a pas de contraintes internes, il n'y a pas d'efforts de relaxation, le milieu reste isotrope.
Il n'y a pas de variation qu'on ne maitrise pas par une acclimatation (laisser le miroir se mettre en température), ni de variation de masse volumique non isotrope (partout égale).

Oui, il y a bien des lentilles cristallines, car si un amorphe est transparent, un cristal peut aussi l'être, c'est le cas de la fluorite, le sel de table aussi est cristallin, mais il est biréfringent (il décompose la lumière en deux, pas terrible pour former une image).
Je ne saurais en dire d'avantage, je ne suis pas spécialiste, je ne fait que du miroir, pas des lentilles.
En tout cas, ce qui est sûr c'est que la main humaine sait faire des plan étalons, des sphères étalons et des paraboles à 10nm près, avec des instruments de mesure d'une simplicité confondante (une bougie et une lame droite) :wink:
 
J

JeanYves

Compagnon
Bonsoir ,

"avec des instruments de mesure d'une simplicité confondante (une bougie et une lame droite)"

Ce doit etre ce qu'on appelle en mecanique une régle à filament , qui se presente grosso modo de section triangulaire et generalement pas tres longue .
 

Sujets similaires

L
Réponses
29
Affichages
1 243
champimatic
C
wika58
Réponses
261
Affichages
14 839
midodiy
midodiy
lepierre
Réponses
16
Affichages
1 515
lepierre
lepierre
D
Réponses
7
Affichages
2 157
thierry74
thierry74
F
Réponses
11
Affichages
1 385
jeanmichel1946
jeanmichel1946
2
Réponses
27
Affichages
900
jean-jacques
J
T
Réponses
28
Affichages
2 912
Tristan l'apprenti
T
N
Réponses
13
Affichages
1 797
nam333
N
F
Réponses
23
Affichages
10 329
florentp
F
D
Réponses
23
Affichages
3 680
DimiDimDimi
D
Haut